La grande dame, Laurie Spiegel, pionnière de la musique sur ordinateur, m'indique un de mes contacts sur compositeur.org, réédite son album "The Expanding Universe" et qui a été élargi à deux CD qui proposent le contenu de 4 albums originaux plus un supplément de 15 pistes de la même période et presque tous inédits indique la page d'accueil de The Expanding Universe.
Ainsi, il y a Patchwork, le complet Appalachian Grove, et Harmony Kepler of worlds qui a été gravé sur disque d'or et envoyé à bord de la sonde Voyager dans l'espace.
Ces oeuvres ont été composées et réalisées entre 1974 et 1977 sur le système Grove développé par Max Mathews (le père de la série des programmes informatiques Music, dont Music V et Music 10 (le successeur de ces programmes étant Csound).
A l'époque, dans le milieu des années 1970, ce qui nous semble tellement normal aujourd'hui, ne l'était pas, avec Grove, Laurie Spiegel contrôlait des sources analogiques installées dans une salle différente de celle de l'ordinateur. C'était pour le moins un vaste défi.
Tout le processus de création est décrit ici de façon très complète. Et on plonge vraiment dans les débuts de la musique sur ordinateur où pour faire une enveloppe d'amplitude, indique Laurie Spiegel, il fallait écrire une routine en Fortran IV (ça rappellera peut-être des souvenirs à certains). Comme elle le souligne, il n'y avait rien comme système d'exploitation ou d'interface utilisateur autre que de taper du code. Laurie Spiegel confie qu'une des raisons pour laquelle elle a été attirée par l'utilisation de ce système, c'est qu'elle a longtemps travaillé avec des synthétiseurs Buchla, Electrocomp, Moog, Putney (Ems) et qu'elle était frustrée par leur relative simplicité de leur contrôle logique et leur absence totale de stockage de la mémoire. En même temps, si le numérique présentait ces avantages, le temps réel n'était pas possible et on était en temps différé. Pour 30 secondes de musique, il fallait faire calculer l'ordinateur parfois durant des heures avant de pouvoir écouter le résultat (Music V et aussi Music 10 à l'Ircam).
Or, le programme Grove conçu par Max Mathews permettait non pas de calculer le signal audio mais uniquement les données de contrôle de tension, c'est à dire un calcul plus allégé. Une des contraintes aussi était la limitation de Grove en possibilité d'orchestration musicale. Laurie Spiegel ne disposait que de 5 oscillateurs en dents de scie, de filtre, d'une réverbération et d'une table de mixage, avec seulement 14 lignes d'écritures de code pour le contrôle.
Bref, tout ça est expliqué et détaillé ici :
http://retiary.org/ls/expanding_universe/
Le lien d'un PDF de présentation :
Le lien sur le double CD ou téléchargement via Bandcamp en numérique :
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