Je suis musicien amateur, et l’achat d’une workstation comme loisir fait réfléchir ; on est loin du prix d’un ticket de cinéma… Dans mon cas, je m’amusais déjà à « composer » des chansons sur mon vieil ordinateur avec un vénérable Cubase (je ne me souviens plus de la version mais… ancienne. De toutes façon, je ne suis pas certain que mon PC aurait supporté mieux). Et ça me prenait la tête : temps de démarrage, problèmes récurrents de latence, solution difficile à déménager, manque de spontanéité, etc. Bref, je souhaitais repartir avec du matériel dédié, permettant de gérer facilement du MIDI et de l’audio, si possible avec un confort proche de celui d’un ordinateur. Cerise sur le gâteau, possédant un piano, sur lequel je compose, je rêvais d’un clavier lourd qui reproduirait les sensations du piano acoustique, avec évidemment un son à la hauteur.
Quand j’ai entendu parler du Fantom G, qui n’était alors pas encore sorti, je me suis donc mis à rêver. Aurais-je enfin trouvé la machine de mes rêves… Je consultais alors fébrilement Internet, attendant désespérément l’interminable sortie sans cesse retardée de l’engin. Quand enfin, j’appris qu’il était disponible dans certaines boutiques, je n’hésitais pas à faire 200km pour aller voir la bête, sachant qu’il ne serait disponible que 5 jours plus tard ( !!! ) dans ma boutique préférée, à 2 pas de chez moi. Et là, la déception fut immense. Je trouvais le clavier ridiculement dur, très loin des sensations de mon piano, les sons peu convaincants. Seul l’écran trouvait grâce à mes yeux. C’est donc avec un certain dépit que je rentrais à la maison.
Après quelques jours de réflexion, je me rendais cette fois-ci dans ma boutique habituelle, où la Fantom G était enfin arrivé, et je refaisais un essai, cette fois-ci sur le G7. Le vendeur me proposait alors de le ramener chez moi pendant 3-4 jours pour mieux l’essayer, proposition que j’acceptais aussitôt. Pendant cette période où j’ai de façon déraisonnable empiété sur mes heures de sommeil, j’ai fait joujou avec l’engin, et notamment avec son séquenceur. Certes, certains points sont franchement agaçants, notamment l’incompréhensible absence de fonction Annuler mais, vraiment, l’écran plus la souris rendaient le travail agréable. J’ai donc décidé malgré certaines réticences de retenir le G7. De retour au magasin, par acquis de conscience, je demande tout-de-même à réessayer le G8. Ce n’était plus pour les sons, ou pour la découverte globale de l’instrument, mais uniquement pour comparer les claviers. Et là, j’ai soudain réalisé que c’était vraiment un autre instrument, plus expressif, plus « incarné ». Et c’est donc avec le G8 que je suis rentré.
Depuis quelques jours, je passe donc beaucoup (trop !) de temps sur ce G8, et à chaque fois, la même magie se reproduit ; au début, je le trouve abrupt, pas très sexy au niveau des sons, avec un clavier trop ferme et mal équilibré. Et, au bout de quelques minutes, je commence à me laisser embarquer. Au bout de quelques heures, je me dis qu’il serait vraiment temps d’arrêter et d’aller me coucher. Et quand j’arrête enfin, je me dis : quelle machine fantastique ! Les seules limites sont les miennes, pas les siennes.
Bref, tout ça pour dire que je ne regrette absolument pas mon achat. Je trouve que le Fantom G8 est une machine au potentiel fabuleux, qui propose des sonorités très flatteuses, notamment pour les séquences. Mais ce n’est pas un grand séducteur ; pas d’esbroufe au démarrage, ni de sons « tape-à-l’oeil ». Il faut faire l’effort d’aller vers lui pour tomber sous le charme. Mais alors, quel pied !
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