Article interressant sur les compositeurs de musiques de films

[Equinoxe]

Article interressant à lire, ici :

http://www.huffingtonpost.fr/patrick-sigwalt/compositeur-de-musique-de-films_b_8445034.html

[Alain44]

Salut,

En effet c'est intéressant.
Le comparaison avec l'évolution du disque est judicieuse.

Après les artistes Kleenex, on a les compositeurs Kleenex.

L'évolution numérique a tendance à transformer la musique en bien de consommation standard et jetable....
et les artistes-compositeurs en "joueurs de souris ou d'écran tactile"....

Evolution ? , détérioration ? , mutation ?

Allez, je sors mon mouchoir .... en tissu (!):gogol

Musicalement
Alain

[Invité]

Article interressant à lire, ici :

http://www.huffingtonpost.fr/patrick...b_8445034.html

Effectivement, l'article est intéressant. Et confirme ce qu'on peut lire sur certains sites spécialisés. C'est sûr qu'aujourd'hui, pour les jeunes cinéastes il est devenu extrêmement difficile de créer et de trouver les financements pour un film. Du coup , la musique est la dernière roue du carrosse. En même temps, quand je lis "Ne pourrait-on pas mettre en place une vraie politique culturelle d'accompagnement de la création musicale dans ce pays", j'ai envie de poser la question "quelle création musicale ?".

[Seagull29]

+1, interessant article qui confirme malheureusement le mouvement qui s'est amorcé dans les années 80-90 avec l'avenement de la MAO. Cependant, musicien kleenex, je ne suis pas d'accord car, comme il est dit dans cet article, ce nouveau metier integre plusieures disciplines et c'est là que se fait la difference professionelle. Pour ceux qui ne sont restés QUE musiciens, et qui ne se sont pas interessés dès le debut à la MAO, c'est tres dur car le materiel evolue tres vite. Il en est de meme pour ceux qui n'ont pas profité de leur passage dans les studios pour apprendre à se servir des differents effets hardwares de l'epoque (compresseurs, noise gates, reverb etc....) que l'on retrouve maintenant integrés dans quasiment tous les DAW, ainsi que pour apprendre les notions de prise de son et de mixage.
Bref tout cela pour dire qu'il y a belle lurette que le metier de musicien a evolué dans le sens d'une plus grande technicité non seulement de l'instrument mais egalement de l'auto-production. On est bien loin de "Sergent Peppers" enregistré sur un 8 pistes ! A partir de là, c'est le talent qui parlera.
En fait, ce qui m'inquiete le plus c'est l'apparition de softs de musique automatique où il suffit de definir une ambiance pour que ça sorte tout seul. Et ça, c'est vraiment de la musique Kleenex !!!

[heid']

+ 1 article très intéressant; j'ajouterais que le déclin du statut de compositeur de musique de film ses 30 dernières années est parallèle à la croissance de l'emprise du pouvoir de la télévision sur l'économie du cinéma en général (et cela ne vaut pas que pour notre pays, le cinéma italien a été complètement fracassé par la télé Berlusconienne). Il n'y a plus de studio de production cinématographique indépendant dans notre pays, c'est la télé qui est devenue le principal producteur. Problème : tout est calibré en fonction du petit écran, et la musique elle-même subit le même sort. Les orchestres sont bien moins sollicités, car trop honéreux, les banques de sons plus mises à l'oeuvre du coup, le compositeur devient également mixeur/ingé son. Le problème réside surtout dans un déficit de qualité et d'exigence du cinéma: le cinéma français traverse une période que je juge personnellement de médiocre (qui n'exclut pas de temps en temps d'heureux coups de maitre), mais où sont les Melville, les Boisset, les Tavernier (il bosse toujours), les Duvivier, Carné, Chenal, Verneuil, Tati, où est aujourd'hui notre Heniri Georges Clouzot ? Où en est le cinéma français par rapport à ses conditions de productions et par rapport à sa liberté de ton ? Un film comme "la grande bouffe" (production franco-italienne) ne pourrait pas sortir aujourd'hui, le cinéma, comme la musique, sont muselés, et le compositeur a lui-même moins d'amplitude de création.

[Invité]

Vouais mais je ne suis pas loin aussi de penser que les compositeurs de musique de films, et je pense notamment aux jeunes générations qui veulent aller vite et ne se préoccupent pas de leurs formations. Pour eux, en tout cas pour un grand nombre, il suffit d'avoir Cubase ou Pro-Tools et les banques d'instruments pour pouvoir se lancer à l'assaut des musiques de films ou de séries. Et le tout enveloppé dans un conformisme musical qui fait plus référence au 19e siècle qu'au 20e et encore moins au 21e siècle. Et quand j'écris 21e siècle, je pense au jazz contemporain , au rock et à l'électro. Car ne parlons pas de musique contemporaine, ce simple terme étant assimilé à "Vade Retro satana"...
Je force le trait, mais à dire vrai, je suis assez consterné alors que cette discipline de la musique permet toutes les expérimentations, tous les mélanges, toutes les inventions. D'ailleurs, il suffit d'écouter les musiques de certaines séries "policières" ou de police scientifique (je pense notamment aux séries scandinaves évoluant dans leurs développements de l'action sur un tempo lent) pour entendre des chocs, des confrontations de styles tout à fait réjouissants.

[didier]

Merci, très intéressant.