Ceux d'entre vous qui ont utilisé un simulateur de circuits électroniques comme Spice savent très bien que la puissance de calcul nécessaire pour délivrer un signal en temps réel devrait être 10 000 à 100 000 fois plus élevée que celle des DSP de nos instruments. Les modèles analogiques réellement utilisés sont des "méta-modèles" des blocs fonctionnels de synthèse, dérivés des analyses fines du comportement des modèles physiques élémentaires, et beaucoup plus simples évidemment.
VA n'est pas une appellation contrôlée, donc les constructeurs peuvent la mettre à leur sauce personnelle sans grand risque.
Comme l'a souligné e-miel, un ROMpler part d'une table d'échantillons pré-enregistrés, de valeurs fixes. On ne peut pas déformer le signal correspondant autrement qu'en le faisant passer dans des modifieurs (filtres, modulateurs d'enveloppe, modulateurs en anneau, effets...), mais ces déformations ne touchent pas à la forme de base du signal.
Il est impossible, par exemple, de faire varier de façon continue le rapport cyclique d'un signal "rectangulaire" préexistant : dans le Pa800 dont j'ai les specs sous les yeux, on dispose d'une série de 7 multisamples aux rapports cycliques fixes (Pulse 02%, Pulse 05%,..., Pulse 40%, Square) : il faut choisir dans la liste, on ne peut pas interpoler !
Le Nord Lead 2X - exemple opposé - génère en temps réel un signal numérique "rectangulaire" dont le rapport cyclique est pilotable quasi continûment via un potentiomètre en façade, une pédale etc., et, surtout, modulable par un LFO ou un générateur d'enveloppe.
C'est là une énorme différence par rapport au ROMpler, me direz-vous ! Certes, mais ça n'a rien, vraiment rien à voir avec une quelconque simulation d'un hypothétique circuit électronique analogique : tout se fait avec des compteurs et comparateurs numériques (hard ou soft). Nulle part n'est simulée l'équation différentielle qui représente le comportement d'un oscillateur analogique :roll: !
Au niveau du ou des modules oscillateurs, sauf contre-exemple que j'aimerais connaître, on est donc en droit de juger l'appellation Virtual Analog usurpée.
En revanche, dans les modules de filtrage, beaucoup de synthés numériques dont des ROMplers pourraient légitimement revendiquer l'appellation VA : il suffit que leur module de filtrage calcule numériquement la réponse d'un filtre "analogique" (e.g. continu) en se basant sur la "fonction de transfert" (FT) de ce filtre.
D'où une ch'tite question aux connaisseurs : existe-t-il des instruments qui, au lieu de procéder par simulation numérique d'une FT analogique, mettent en œuvre des filtres purement numériques (FIR ou non) ? Leurs réponses en amplitude et en phase sont évidemment différentes de celles des filtres analo ou VA, ce qui doit forcément s'entendre :roll: ?
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